Le Black Friday est-il toujours intéressant ?

Facade de magasin avec promotion Black Friday

Depuis près de 10 ans, la France ne peut passer outre cet incontournable : le Black Friday ou Vendredi fou 

Qu’on soit adepte du concept ou fortement contre, il faudrait vivre dans une grotte pour ne pas voir les publicités annonçant ou dénonçant cette opération commerciale.  

Importée en Europe depuis seulement une dizaine d’années, elle sonne l’entrée dans la période des fêtes de fin d’année comme aux Etats-Unis d’où elle provient.  

Les origines du Black Friday

La naissance aux États-Unis

En Amérique, le terme de Black Friday apparaît pour la première fois dans un article de presse de 1951. Il désigne alors le début d’un long week-end de 3 jours que prennent les employés et qui provoque, ce jour chômé, des bouchons interminables sur les routes.  

Quelques années plus tard, les achats du lendemain de Thanksgiving permettent aux commerces de sortir du « rouge » financièrement et d’écrire en noir les nouveaux chiffres positifs dans le livre de comptes.  

C’est dans les années 70 que les enseignes américaines décident d’adopter cette expression pour désigner le début des achats de Noël 

Cet événement s’est propagé hors du continent pour arriver en Europe dans les années 2010.  

Le Black Friday en France

En France, ce concept prend principalement son essor grâce à internet. C’est là une particularité française, car aux Etats-Unis, les grosses promotions ont lieu dans les magasins. Le Black Friday démarre timidement dans l’hexagone en 2013 pour prendre son envol en 2016.  

Depuis 2017, on assiste à un mouvement d’opposition au Black Friday pour lutter contre la surconsommation. En 2019, le mouvement prend de l’ampleur avec la convergence des associations telles ANV-COP 21, Extinction Rebellion et Youth for Climate. Il y a même des blocages d’entrepôts de certaines entreprises, type Amazon.  

Cela ne semble pas avoir mis à mal la fureur d’achat des consommateurs qui se ruent sur les soi-disant bonnes affaires.  

Le Black Friday est-il vraiment intéressant pour les consommateurs ?

Statistiques - Black Friday Réalité derrière les promos

Du côté des consommateurs  

Ce n’est pas si sûr si l’on se fie aux chiffres :  

  • 95% des produits en promotion lors du Black Friday de 2018 étaient moins chers ou au même prix après la journée de soldes  
  • 61% des produits étaient même moins chers avant le Black Friday.  

Selon une étude Kantar réalisée pour le site comparateur Idealo, cela dépend des familles de produits. Pour les produits techniques et « life style », la semaine du Black Friday est effectivement la plus intéressante.   

Et pour les entreprises ?

Il faut distinguer les grandes entreprises qui peuvent se permettre de rogner sur leur marge, des PME pour qui, l’effort commercial est plus risqué.  

En 2020, Amazon a généré 4,8 milliards de dollars à l’occasion du Black Friday et du Cyber Monday, soit 60% de plus que l’année précédente. Il faut noter le booster lié à la pandémie.  

Pour les PME, cela est plus difficile :  

  • L’effort économique est plus conséquent  
  • Il peut falloir un surcroît de personnel qui engendre des coûts  
  • Le taux de retour est plus important car les achats sont massifs    

Dans les grandes enseignes françaises, tous les services sont sur le pied de guerre :  

  • Les achats qui ont anticipé, négocié et sécurisé des volumes importants et constitué des stocks  
  • La logistique qui fait face à des pics de réceptions/préparations/livraisons  
  • Les directions informatiques qui vérifient la parfaite accessibilité de leur site e-commerce et le non-engorgement des serveurs  
  • Et les équipes de cybersécurité qui parent des attaques massives sur le net  

Malgré la dénonciation depuis quelques années de l’impact environnemental de telles périodes promotionnelles, cet évènement s’étend désormais sur près d’une semaine, reste un incontournable de fin d’année pour les consommateurs et les grandes entreprises du retail.  

Par Claire Jagodzinski