La livraison du dernier kilomètre : les grandes tendances de 2023

Illustration dernier kilomètre

Les contraintes réglementaires qui nous mèneront vers le zéro pollution se renforcent d’année en année. Pour y pallier, plusieurs évolutions dans la livraison du dernier kilomètre sont en train de voir le jour. On compte parmi elles, de nouvelles motorisations, la montée en puissance de l’intelligence artificielle, des expériences de mutualisation, ou encore des solutions de services diversifiées.    

La livraison du dernier kilomètre, quels enjeux ?

La livraison du dernier kilomètre, également appelée « last mile logistics » en anglais, est le dernier maillon de la chaine de livraison d’une commande. Il s’agit du transport de marchandise d’un magasin ou d’un centre de distribution jusqu’à la destination choisi par le client.

La croissance du e-commerce ces dernières années a bouleversé nos modes de consommation. Le dernier kilomètre est devenu un élément stratégique de la logistique et sa mise en œuvre a une incidence de l’ordre de 20% sur le coût total de livraison. Son impact environnemental est également important puisqu’il représente 30 % des Gaz à Effet de Serre, 40 % des émissions de particules fines et 50 % de la consommation de gazole en ville.

Au-delà de son incidence, la livraison détermine également la satisfaction du client qui demande toujours plus de flexibilité tout en veillant à minimiser son propre impact carbone.  Ainsi 80% des e-acheteurs ont opté pour la livraison à domicile en 2021 et 53 % déclarent tenir compte des enjeux environnementaux au moment de l’achat. En règle générale, la plupart des consommateurs ne repassent pas de commande lors qu’ils ont été confrontés à un problème de livraison

Ainsi, améliorer la livraison du dernier kilomètre est un moyen d’agir à la fois sur les coûts, la qualité de service et en même temps, sur l’image de l’entreprise. Voici 4 grandes tendances que nous avons détecté pour 2023.

Se diriger vers le zéro pollution

CO2 neutral pictogrammeCes dernières années, de plus en plus de contraintes réglementaires font leurs apparitions, ainsi on a pu voir apparaitre les zones à faibles émission (ZFE) dans les villes, créées pour améliorer la qualité de l’air et protéger la santé des habitants des métropoles. Dans le périmètre d’une ZFE,seuls les véhicules les moins polluants (en fonction de leur certificat vignette Crit’Air) ont le droit de circuler.

La loi approuvée par le Parlement européen, le 14 février 2023, ajoute une autre contrainte. Elle oblige les grands constructeurs à automobiles supprimer les émissions de CO2 des nouveaux véhicules d’ici 2035. Le chemin de long terme est donc déjà tracé.

De nouveaux véhicules de livraison comme les vélos cargos et triporteurs électriques​ s’avèrent un avantage. Les livreurs s’affranchissent des bouchons et autres aléas de la circulation. Le stationnement facile et souvent gratuit les rend encore plus efficaces dans l’exécution et le respect de la promesse client. Ils permettent également une livraison zéro carbone, sans nuisances sonores et à moindre coût. ​

L’intelligence artificielle et la data montent en puissance

Face à ces contraintes de réduction d’émission de gaz à effet de serre, optimiser les itinéraires de livraison et organiser intelligemment leur planification génère des économies. L’utilisation de l’intelligence artificielle dans des logiciels de planification est une solution pour optimiser et améliorer les performances des opérations de transports complexes.

De plus en plus, Les TMS cèdent leur place à des logiciels spécialisés pour gérer le dernier kilomètre. Ils optimisent les chargements et le nombre de kilomètre parcourus afin de réduire les coûts et les émissions de GES. Ils s’occupent également de la planification des trajets et des routes afin d’éviter les bouchons et permettre aux transporteurs d’arriver à l’heure exacte.  Grâce à la géolocalisation, ils rassurent le client en l’informant en temps réel du suivi de sa commande. Enfin, ce sont de véritables bibliothèques de data permettant d’effectuer des analyses à posteriori. Ces logiciels créent de nouvelles solutions de distribution dans un contexte économique où la compétitivité est forte et où les contraintes réglementaires sont de plus en plus présentes.

Mutualiser pour mieux optimiser 

Ces contraintes réglementaires entrainent une dynamisation de la logistique urbaine et une mutation de ces espaces. Ainsi, les entreprises mutualisent les prestations de livraison du dernier kilomètre.

On voit ainsi apparaitre de plus en plus d’espaces logistiques urbains (ELU) qui sont des ensembles d’équipements ou activités logistiques permettant d’optimiser le mouvement de marchandises (transport et stockage) dans les villes, sur le plan fonctionnel ainsi que sur le plan environnemental en apportant des réponses innovantes.

Ces ELU permettent de rationaliser les parcours de livraison en centralisant les opérations et en déléguant la desserte à un seul opérateur.

Prenons l’exemple de l’ELU de Lyon qui dessert la presqu’île, son bilan est plutôt positif puisque depuis sa mise en service, il a permis de multiplier par deux le nombre de clients livrés chaque jour et à augmenter de 50% le nombre de colis livrés tout en améliorant les conditions de travail des chauffeurs-livreurs. Cela a également permis de réduire l’impact environnemental grâce à des tournées plus courtes ayant un meilleur rendement. Qui ont elles-mêmes permis de baisser les kilomètres parcourus et les émissions de CO2 tout en favorisant l’utilisation de véhicules électriques et silencieux.

Diversifier les solutions de service

Afin d’éviter les portes closes et augmenter la satisfaction client, Il est nécessaire de s’adapter aux contraintes du destinataire en lui laissant le choix de l’horaire ou en lui proposant de nouvelles alternatives.

Selon les cas, plusieurs méthodes existent :

  • Le drive piéton ou click and collect : Cette méthode permet aux consommateurs de faire leurs courses en ligne puis de les récupérer dans un point de retrait de l’enseigne. Elle permet une meilleure rentabilité tout en garantissant aux clients un gain de temps et une large palette de créneaux horaire.
  • Le point relais : il constitue une bonne alternative à la livraison à domicile. Le principe est de livrer les colis dans une boutique tierce, proche du domicile ou d’accès pratique pour l’acheteur. Il permet de diminuer l’émission des GES en réduisant le nombre d’arrêt du transporteur et la distance parcourue. Il élimine également la contrainte horaire du client et augmente sa satisfaction.
  • Les consignes automatisées : cette solution est basée sur le même principe que les points relais mais le produit est mis à disposition des clients via des casiers automatiques qui assurent la sécurisation du colis. Le coût de fonctionnement est réduit et permet d’optimiser les délais, le transport et de fluidifier les échanges.
  • La livraison « à la maison » : consiste à venir livrer les courses du client directement chez lui. Grâce à un accès à la porte d’entrée, le livreur peut ranger les courses directement dans son réfrigérateur en l’absence du client. Ce système permet d’éviter les portes close et d’élargir les créneaux de livraison sans bloquer le client chez lui.

Plus de livraison autonome dans le futur ?

Illustration livraison par droneDans un futur proche nous serons probablement amenés à connaître des livraisons par robot autonome ou par drone. C’est notamment le cas du véhicule eDeliver4U conçu par Valeo en partenariat avec la plateforme chinoise de livraison de repas Meituan Dianping. Ce véhicule autonome sera bientôt testé et est conçu pour la livraison de repas dans les centres urbains denses. Il dispose d’une autonomie de 100km et peut livrer simultanément 17 repas. Concernant les innovations, On peut également parler du bipède autonome DIGIT conçu par la société Agility Robotics. Ce robot est doté de bras et de jambes. Il est également équipé de Lidar, de caméras et de capteurs et est en mesure de porter un colis de 18 kilos.  Ce robot a pour vocation de remplacer le livreur. Ford a déjà annoncé vouloir acquérir un exemplaire de ce robot pour le tester en lien avec ses véhicules autonomes.

Les interphones connectés et les boîtes à colis font aussi l’objet de nombreux modèles innovants. Prenons, par exemple, la société Dronedek proposant une boite à colis accessible par drone. Le couvercle de la boîte à colis s’ouvre lorsque le drone s’approche. Le drone dépose ensuite le colis dans la boîte et repart vers son point d’origine. Depuis quelques mois, aux Etat Unis, on peut observer l’émergence des autorisations de lignes régulières de livraison par drone. Cette libéralisation progressive incitera sûrement les industriels à développer de nouvelles solutions.

Par Simon Groulez

Prendre en compte sa logistique du dernier kilomètre 

Étant donné l’évolution du commerce en ligne et les challenges auxquels fait face la supply chain, la logistique du dernier kilomètre devient une affaire de spécialiste et ignorer cela peut rendre une entreprise vulnérable.

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